Le chant du fleuve
the river song
the river song by monique riccardi cubitt
“I often paint the flow of water, as in a certain way water can absorb us” Clément Denis
In 2018 Clément had written his end of study memoir at the Beaux-Arts untitled: Et si tout avait déjà changé ? Systèmes économiques versus climat, And if all had already changed? Economic systems versus climate. In a wide historical survey starting with the Big Bang, he showed man’s place in nature, his relation to nature and his interaction with nature. He concluded with the anxious existential question haunting the 21th century: To change or to disappear? In 2021 the lockdown led him to Noirmoutier where a premonitory dream inspired him a new series, The river song. In it he saw the island and his family home engulfed into water, only the treetops and the roof emerged. For three months he pondered over the relentless climatic change and its consequences on nature, as well as man’s initiatory path faced with the impending unavoidable calamity.
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In River song he reaches at an initiatory pantheism translating the nostalgia of a disappearing world in a remarkable vision of man and nature. Paradoxically it is on the shores of the Atlantic that he evokes the river, the Loire of his childhood. He makes of it a solid blue matter, alive and shimmering with golden hues. Man faces himself, in surrendering to the element he is dissolved but not petrified like Ophelia, he is now absorbed by the water of Memory and Knowledge. In its whirlpools are concealed the esoteric symbols of various religions and philosophical beliefs, in a visual and metaphysical syncretism expressed through a complex repetition of motifs. Among them appear the Egyptian ibis, the Celtic Triskèle of the Britons, the Yōkai, incarnation of the mysterious and ghostly Japanese spirits mentioned in a title. The titles describe the metaphysical aspect of his thinking: The wave, Pop Hokusai : The dreamer, Body tectonic, Plug, Whirlpool, Duel, then in a second subtitle taken from science-fiction of a subterranean world; Underworld : Hokai in time, Dreams creator, Obsessional introspection as a triptych, and finally a whole gallery of birds’ portraits: Birds left as imprint.
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Clément introduces in this series a new and totally original visual language. He uses the symmetry of the composition and the repetition of motifs to create a hypnotic and hallucinatory effect where colour, light and strange forms from a fantastic world merge, blend and engage in a dissonant symphony. The human figures are also absorbed by the syncopated rhythm around a central axis. He says that he produces a mirror image alluding to the two levels of reality and of the consciousness in water, using the Bird’s Language on a play on the word eau, l’eau de là, the water here and l’au-delà, the other world. The human bodies also become a repetitive decorative motif in this aquatic world quivering with a strange energy, which could be printed on an oriental textile or decorate a ceramic.
En 2018 Clément avait rédigé son mémoire de fin d’études aux Beaux-Arts, intitulé : Et si tout avait déjà changé ? Systèmes économiques versus climat démontrant dans une grande fresque historique depuis la création de l’univers, la place de l’homme dans la nature, sa relation à la nature et son interaction avec la nature, concluant avec l’angoissante question existentielle posée par le 21e siècle : Changer ou disparaître ? En 2021 le confinement dû à la pandémie le mena à Noirmoutier où un rêve prémonitoire lui inspira une nouvelle série Le chant du fleuve. Il vit l’île et sa maison familiale submergées par les flots, seuls émergeaient le toit et les cimes des arbres. Pendant trois mois il médita sur l’inexorable changement climatique avec ses conséquences sur la nature, et sur le chemin initiatique de l’acceptation de l’homme devant l’inévitable. […]
Dans Le chant du fleuve, il atteint à un panthéisme initiatique dans lequel la nostalgie d’un monde en train de disparaître se traduit en une vision magistrale de l’homme et de la nature. Paradoxalement c’est sur les rives de l’Atlantique qu’il évoque le fleuve, la Loire de son enfance. Il en fait une matière bleue solide, vivante, chatoyante de reflets dorés. L’homme s’y confronte, s’abandonne, se dissout, non pas pétrifié comme Ophélia mais absorbé par l’eau de la Mémoire et de la Connaissance, dont les remous en un syncrétisme visuel et métaphysique, contiennent cachés dans la complexité de la répétition des motifs, les symboles ésotériques de multiples religions et systèmes philosophiques, entre autres les ibis égyptiens, le Triskèle celte des Bretons, le Yōkai ou représentation des mystérieux esprits japonais fantomatiques mentionnés dans un titre. Les titres décrivent la démarche métaphysique de sa pensée : La vague. Pop Hokusai : Le rêveur, Tectonique des corps, Bouchon, Tourbillons, Duel, puis dans un second sous-titre tiré de la science-fiction pour un monde souterrain : Inframonde : Hokai dans le temps, Créateur du rêve, Introspection obsessionnelle en un triptyque, et enfin une galerie de portraits d’oiseaux : Oiseaux laissés pour trace. […]
Clément crée un langage visuel nouveau totalement original. Il utilise la symétrie et la répétition des motifs pour créer un effet hallucinatoire et hypnotique où la couleur, la lumière et d’étranges formes issues d’un univers fantastique se fondent, se confondent et se répondent en une dissonante symphonie. Les corps eux-mêmes sont absorbés par ce rythme syncopé autour d’un axe central, qu’il dit produire une image miroir évoquant les deux niveaux de la réalité et de la conscience dans l’eau, usant de la Langue des Oiseaux, dans l’au-delà, l’eau de là. Ils deviennent eux aussi motifs décoratifs répétitifs dans ce milieu aquatique vibrant d’une étrange énergie, qui pourraient être imprimés sur un textile oriental ou décorer une céramique.