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Cartographie de l'exode
cartography of exodus

cartographie de l'exode by chris cyrille

There are maps that only exist in the mind. They are not locatable. Which have no locatable point on the surface of the earth. The hand of the artist who draws these mental maps seeks to capture "something", like the artist Gérard Fromanger, a friend of Deleuze, who in his series Splendours sought to capture a face, a network of lines that made sense.

It is much the same for the young visual artist Clément Denis in his series of portraits of exiles entitled Cartographie de l'exil. Except that he seeks without ever settling. These faces, taken from old photos of exiles during the Second World War, are juxtaposed without any of them managing to emerge and assert an identity. In this series, the person himself has become ontologically elusive. Like the figure of the exile, this uprooted being who does not settle in any place; for whom, as Victor Hugo noted, "all corners of the earth are equal". We are obviously thinking of the condition of migrants today, but let us beware of considering migrants as the only exiles. For the truth is that contemporary man is also, in some respects, a wanderer.

About Chris Cyrille

Chris Cyrille-Isaac is a poet, art critic and independent exhibition storyteller. He graduated in Philosophy and Art Theory at Paris 8 University and worked for several French magazines. Chris Cyrille-Isaac is a member of AICA (International Association of Art Critics), and has received the Dauphine Prize for Contemporary Art in 2017; the Young Curator Prize of the 69th edition of Jeune Création; and the AICA France Prize in 2020. He was the curator of the exhibition « – Mais le monde est une mangrovité » (2021, Galerie Jeune Création), of which he is co-directing the catalogue (Rotolux, 2022). He is currently resident at the Ateliers Médicis. As a theorist and poet, he is interested in Caribbean philosophies and aesthetics.

Il est des cartes qui n’existent que mentalement. Qui ne sont pas localisables. Qui n’ont aucun point situable sur la surface de la terre. La main de l’artiste qui dessine ces cartes mentales cherche à capter « quelque chose », à l’instar de l’artiste Gérard Fromanger, ami de Deleuze, qui dans sa série Splendeurs cherchait à capter un visage, un réseau de lignes qui prenne sens.

C’est à peu près la même chose chez le jeune artiste plasticien Clément Denis dans sa série de portraits d’exilés intitulée Cartographie de l’exil. A ceci près qu’il cherche sans jamais se fixer. Ces visages, tirés de vielles photos d’exilés pendant la Seconde Guerre, se juxtaposent sans qu’aucun n’arrive à émerger et à affirmer une identité. Dans cette série, la personne elle-même est devenue, ontologiquement insaisissable. A l’image de la figure de l’exilé, de cet être déraciné́ qui ne se fixe en aucun endroit ; pour qui, comme le notait Victor Hugo, « tous les coins de terre se valent ». On pense bien évidemment à la condition des migrants aujourd’hui mais gardons-nous de considérer les migrants comme les seuls exilés. Car à dire vrai, l’homme contemporain est lui aussi, sur certains points, un errant.

À propos de Chris Cyrille

Poète, critique d’art et conteur d’exposition indépendant, Chris Cyrille-Isaac a étudié la philosophie et la théorie d’art à l’Université Paris 8. Il a écrit des articles pour plusieurs revues françaises. Chris Cyrille-Isaac est membre de l’AICA (Association Internationale des Critiques d’Arts) et a reçu le prix Dauphine pour l’Art contemporain (2017), le Prix Jeune Commissariat de la 69e édition de Jeune Création, et le Prix AICA en 2020. Il a curaté l’exposition « – Mais le monde est une mangrovité » (2021, Galerie Jeune Création), dont il codirige la publication du catalogue (Rotolux, 2022). Il est actuellement résident aux Ateliers Médicis. Il s’intéresse, en tant que théoricien et poète, aux philosophies et esthétiques caribéennes.

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